Mouvement et peinture
« La loi absolue de la composition est le rythme… L’art ne se situe pas en dehors de la vie, il est né d’une impulsion...
Artiste plasticienne, France Pepin explore les matériaux de la peinture. Sa démarche est le plus souvent orientée sur la question du temps que ce soit répétition, sédimentation, altération, etc. En filigrane, elle recherche des impressions du vivant avec des formes qui cristallisent le mouvement. En résonance avec Valéry et Prigogine, se trace l’allégorie d’un temps à devenir. Sur le plan heuristique, elle s’inscrit dans une écoute subjective, sensible et intuitive, des matériaux en jeu.
La cristallisation est toujours liée à un immédiat, une empreinte, qui dans la répétition définit et relance le sens. Tout est apprendre à apprendre pour que s’opère en toute liberté un geste qui laisse apparaître les formes. Pas à pas, les couches se sédimentent pour constituer une image où s’entrelassent le fond et la forme.
Ayant exercé certaines formes de travail corporel, France Pepin laisse les mémoires de sensations du vivant devenir sujettes à chaque fragment des séries qu’elle crée. Dans une sobriété de matériaux, des formes et de la couleur, la graphie singulière se révèle captation des forces du mouvement vivant.
Les oeuvres récentes de France Pepin sont composées de plusieurs toiles. Ainsi, chaque oeuvre est constituée d’une série de morceaux, la plupart du temps égaux. La série détermine la perspective d’un temps évolutif de même qu’elle offre une succession de petits moments de présence. Chaque œuvre est une mosaïque de plusieurs toiles qui à chaque éclat revisite et altère à sa manière des gestes déjà posés, entre l’écoute de ce qui est déjà donné et l’élan spontané qui émerge. Comme pour la vidéo ou le film, on retrouve « un cadre par cadre » – chaque toile se resaisit de l’instant présent, et laisse apparaître un moment unique cristallisé.
Sur le plan existentiel, ce qui a été fait est « toujours déjà » un apprentissage au service de la potentialité, c’est un processus inventif, adaptatif, résilient – transformatif. L’attentionnalité à la fois consciente et curieuse de tous les possibles, permet au fragment de s’actualiser et de se renouveler, elle éveille le devenir.
En bref, c’est une démarche qui s’exprime dans une sorte d’algorithme du vivant toujours en train de « flirter » en bordure du futur.
« La loi absolue de la composition est le rythme… L’art ne se situe pas en dehors de la vie, il est né d’une impulsion...
Je commence cette réflexion en m’attaquant à la question de la liberté qui m’apparait une dimension dynamisante de la démarche heuristique. Je parle de la...